Le Cri d’Yvona
Théâtre Elizabeth Czerczuk
20 Rue Marsoulan, 75012 Paris
Création originale d’Elizabeth Czerczuk. Librement inspirée de l’oeuvre de Gombrowicz, le personnage mythique d’Yvona ne cesse d’intriguer.
« Elle incarne une vie authentique, des sensations profondes, ce qui dénote une révolution en germe contre une civilisation à bout de souffle. » Elizabeth Czerczuk
Par la seule puissance du mouvement, de la danse et de la musique originale, ce spectacle vous fait plonger dans un monde captivant et onirique. Entre le rêve et la veille, entre l’effroi et l’émerveillement, cette pièce nous raconte une fable métaphysique sur l’affrontement entre l’innocence et la perversion du monde.
« Le Prince Philippe, héritier du trône, rencontre à la promenade cette fille sans charme… sans attrait : Yvona est empotée, apathique, anémique, timide, peureuse et ennuyeuse. Dès le premier instant, le Prince ne peut la souffrir, elle l’énerve trop ; mais en même temps il ne peut pas supporter de se voir contraint à détester la malheureuse Yvona. Et une révolte éclate en lui contre les lois de la nature qui commandent aux jeunes gens de n’aimer que les jeunes filles séduisantes. « Je ne m’y soumettrai pas, je l’aimerai ! »
Il lance un défi à la loi de la nature et prend Yvona pour fiancée. Introduite à la cour royale comme fiancée du Prince, Yvona y devient un facteur de décomposition. La présence muette, apeurée, de ses multiples carences révèle à chacun ses propres vices, ses propres saletés… La Cour n’est pas longue à se transformer en une couveuse de monstres. Et chacun de ces monstres rêve d’assassiner l’insupportable Yvona. La Cour mobilise enfin ses pompes et ses oeuvres, sa supériorité et ses splendeurs, et, de toute sa hauteur, la tue… » W. Gombrowicz
Spectacle théâtral et chorégraphié, Yvona traduit les différences persistantes entre les êtres, qui conduiront au drame. En pointant du doigt la discrimination, la metteure en scène Elizabeth Czerczuk souhaite souligner la nécessité du métissage – culturel / artistique / social –, métissage indispensable à ses yeux pour donner un nouveau souffle à la société et pourquoi pas empêcher sa destruction. La pièce, dérisoire, porte une tragédie intérieure, la conviction que l’équilibre et la stabilité dépendent des choses matérielles, leurre dans lequel baigne la Cour. Elle dénonce ce matérialisme qui souvent nous empêche de nous connaître et d’être en harmonie avec nous-même.